L’Homme qui marche est le titre d’une sculpture célèbre de Giacometti : un homme filiforme avance, le buste incliné en avant, les pieds énormes comme englués dans la glaise : la métaphore de nos aspirations spirituelles ? C’est aussi le titre choisi par Farid Ounchiouene, danseur et chorégraphe, pour cette création inspirée de textes de Fiodor Dostoïevski et dont il est le personnage central : l’homme qui marche, passeur de parole et de mouvement. Trois danseurs de formation hip-hop et contemporaine et un musicien arpentent en compagnie de Farid son territoire imaginaire nourri des thèmes qui traversent l’œuvre de l’auteur russe : la solitude, l’aliénation, la relation aux autres... autant de thèmes chers à Farid.
S’appropriant la violence des Carnets du sous-sol, ils déambulent ensemble dans des textes moins connus de Dostoïevski comme Le Rêve d’un homme ridicule. Ils y croisent La Douce et Le Crocodile et débattent avec eux de la condition faite à l’être humain.
Dans cette traversée onirique, les frontières de la réalité s’estompent. Homme ou femme, chaque danseur incarne une dimension, un état, un sentiment. Ces tableaux reflètent notre monde ultraviolent, transcendé par la sensibilité des artistes.