Alors qu’elle vient d’atterrir à Porto-Alegre pour commencer une mission humanitaire, Lucia reçoit un appel téléphonique de la gendarmerie de Gaillac, en France, la sommant de rentrer au plus vite afin d'identifier son frère Sami, hospitalisé et inconscient. Cet ouvrage se construit en une succession de duos, opposant à chaque fois Lucia et un représentant d’un monde qu’elle tente de cerner : officier de gendarmerie, journaliste, député, zadiste, militant d’ONG. Jouant sur les formes documentaires, Simon Grangeat tisse ici des liens étroits entre la création fictionnelle et le récit de notre monde.

Depuis la nuit des temps les femmes et les hommes ont migré, se sont déplacés, poussés par des nécessités climatiques, économiques, politiques ou curieux de découvrir de nouveaux territoires. Pour interroger les enjeux de la « crise migratoire » actuelle, ces mouvements de populations seront éclairés par des approches archéologique, historique, artistique et linguistique. Qu’est-ce qui pousse l’être humain à partir vers l’inconnu, vers des territoires accueillants ou hostiles ? Peut-on aujourd’hui sortir de la seule réponse humanitaire, rappeler que « l'immigré » est un sujet de droit et opposer la réalité des faits ?
 

Carole Thibaut retraverse, à la manière d’une conférencière de l’intime, l’histoire des aciéries et de la sidérurgie lorraine, notamment des luttes ouvrières des années 70 et 80, à travers les figures de ses père, grand-père et arrière-grand-père, de ses propres souvenirs d’enfance et de documents de l’époque. Artiste fidèle des Métallos, elle interroge ici nos héritages symboliques et nos constructions culturelles, dans un cheminement qui va de l’intime à l’universel.

« Jour après jour la crise écologique s’aggrave, et rien dans le système ne semble vouloir changer de direction ; sauf sur le terrain des citoyens, activistes, paysans, écologistes et autres qui se battent pour empêcher la catastrophe. Aujourd’hui il faut s’engager, il faut se battre, et écouter celles et ceux qui disent avec des paroles fortes l’urgence de se rassembler. » Forts de ces certitudes, les comédiens Audrey Vernon, Marianne Denicourt, Yves Noël Genod, Yacine Belhousse, David Azencot, Giorgia Sinicorni, Geoffroy Rondeau, Thomas Vandenberghe, ainsi que le journaliste et écrivain Hervé Kempf ont choisi de nous faire entendre une littérature méconnue, essentielle face au péril qui menace l’humanité…

La comédienne et metteure en scène Isabelle Lafon et la poète Natanaële Chatelain nous offriront une pause poétique sur la mezzanine des Métallos. Elles liront quelques poèmes écrits par Natanaële Chatelain extraits de son ouvrage La Vérité est sans défense ainsi que d'autres textes en écho au focus Femmes !

Organisée à l’occasion de la parution en France du livre de Carolin Emcke Contre la Haine (Le Seuil), la soirée permettra d’entendre la voix de cette intellectuelle allemande engagée, philosophe, reporter de guerre et militante LGBT. L’ouvrage procède, dans une langue élégante et limpide, à une analyse à la fois littéraire et philosophique des contextes qui expliquent la haine sociale, raciale ou sexiste qui mine les démocraties contemporaines.

Délaissant le théâtre d’objets, l’auteur et comédien Yvan Corbineau se fait conteur, accompagné de la flûtiste Naïssam Jalal et du beatboxer Osloob,pour évoquer avec des mots simples le conflit israélo-palestinien. L’histoire d’un arbre planté depuis longtemps dans une terre, dont un bulldozer nouveau venu mais ancien dans sa marque de fabrique veut le chasser…

Dans un contexte social où « l’assignation à une altérité» est de mise, comment le politique et les médias abordent la notion essentielle de pouvoir « faire société » ensemble ? La soirée sera l'occasion d'un débat avec Stéphane Gatignon, maire de Sevran et David Eloy de Reporter Citoyen (un atelier qui forme au journalisme multimédia des jeunes de moins de 30 ans habitant des quartiers populaires) et sera ponctuée de lectures des comédien.ne.s Leïla Anis et Karim Hammiche. Clôture en musique avec Fawaz Baker, oudiste syrien, et Orestis Kalampalikis,guitariste grec !

Madeleine Esther, infirmière en psychiatrie, auteure et metteure en scène, a mené pendant 6 ans à la Maison des métallos des ateliers avec des patients de la Policlinique. Trois ans après, elle revient avec la lecture de sa pièce de théâtre J’ai retrouvé mon grand-père dans un hôpital psychiatrique qui nous plonge au cœur d’une équipe soignante se débattant face à l’injonction hiérarchique de jeter un homme malade à la rue. La lecture d’extraits de la pièce sera suivie d’une rencontre avec l’auteure et Emmanuel Digonnet l’éditeur, et de la signature de son livre (éditions Digobar).

Des visites guidées vous permettent de découvrir la Maison, son histoire, son projet actuel : passage d’une manufacture d’instruments de musique à un haut lieu du syndicalisme avant d’être un établissement culturel. Et dans le cadre de son Parcours Filles Femmes, le Comité Métallos propose une exposition d’art contemporain Ma mère au Panthéon. Ces femmes qui nous ont construites, sur le matrimoine et la transmission des femmes dans la création artistique. Celle-ci sera inaugurée avec la jazz woman Gwen Sampé qui nous invite à revisiter
son matrimoine musical personnel : de Bessie Smith à Betty Carter en passant par Mary Lou Williams, Alice Coltrane, Sheila Jordan... Une visite guidée de l'exposition sera proposée par Marie-Jo Bonnet, historienne de l'art et Sylvie Cohen, commissaire de l'exposition.

Témoignages et lectures d’extraits se succèderont au cours de cette soirée sur notre mezzanine, à l’occasion de la sortie du livre Écrire le bruit du monde (éditions L’Œil du souffleur). Il s’agit des actes d’un colloque qui s’est déroulé en avril 2014, organisé par les eat. Vingt-cinq auteurs de théâtre s’étaient réunis pour discuter de cette hypothèse : l’écriture dramatique contem-poraine comme écho au bruit du monde. Interrogés par des chercheurs de l’Institut d’Études Théâtrales de l’université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle et rejoints par des éditeurs, des auteurs de théâtre d’aujourd’hui témoignent dans ce livre de leur approche et de la spécificité de cette activité littéraire. La contribution d’Emmanuel Darley, disparu en janvier 2015, sera lue à cette occasion.

Le vivre-ensemble est une réalité ! À contre-courant du discours dominant, des actions de solidarité se mettent en place tous les jours. Ces expériences montrent qu’une politique de l’accueil et de l’hospitalité est possible.

Vraiment un homme à Sangatte est un poème épique sur le destin des migrants de Lancelot Hamelin, mis en voix par Magali Bonat avec les élèves du Conservatoire de Lyon. Les jeunes comédiens sont allés jouer à Calais même. Ce voyage a été documenté par un film de Lucas Palen et Arnold Zeilig, projeté après la lecture et suivi d’une rencontre avec l’équipe artistique.

À l'occasion de la parution du 12e et dernier volume de la période 1940-1968 du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier (Maitron), la publication du tome est accompagnée de celle d’un livre d’Edwy Plenel, Voyage en terres d’espoir. Depuis plus de vingt ans, en effet, Edwy Plenel parcourt cette œuvre avec passion. Emporté par ces histoires de vies singulières, le fondateur de Mediapart rend hommage dans son ouvrage à ce continent inconnu en proposant de découvrir ces hommes et ces femmes qui contribuèrent à changer le monde. Edwy Plenel introduit la soirée par une présentation de son livre, suivie d’une lecture d’extraits de ce carnet de voyage.

Depuis les années 70, l’accueil des réfugiés a subi de nombreux changements. Le pouvoir et les discours publics ont tendance à mythifier une époque qui serait révolue au cours de laquelle seuls les « vrais réfugiés » venaient demander la protection de la France pour fuir des régimes sanguinaires. Cette soirée s’attache à revenir sur l’évolution de la perception des réfugiés. Les interventions questionneront les politiques actuelles qui se construisent sur des bases souvent erronées et dénigrent les arrivées de ces nouveaux réfugiés.

Venez rencontrer notre Poète d’Utilité Publique Laurence Vielle, poète belge nationale, et partager avec elle des moments poétiques. Envie de lire un poème, envie de déclamer son amour, envie d’écrire un slam, de faire rimer les mots ? Elle vous attend en vitrine, devant les Métallos !

Librement inspirés des contes des frères Grimm et de H.C. Andersen, Laurence Vielle, Vincent Granger (clarinettes, claviers) et Bertrand Binet (guitare) vous proposent deux contes musicaux réenchantés et revisités. Les Cygnes sauvages raconte l’histoire de la princesse Élisa qui partit à la recherche de ses onze frères transformés en cygnes sauvages par leur marâtre. Les Habits neufs raconte l’histoire d’un empereur qui aimait par dessus tout être bien habillé mais qui sans le savoir se retrouva nu.

À l’occasion de ce samedi en famille - en plus des deux contes musicaux - Laurence Vielle, toujours accompagnée par sa fine équipe, vous propose une lecture musicale autour de son recueil de poèmes Ouf (le livre CD a reçu le Grand Prix de l’Académie Charles Cros). Ils vous livreront un spectacle poétique et performatif.

Créé en 2008, le nouvel an poétique tire ses racines du nouvel an persan qui se situe au moment du printemps astronomique. Pour l’occasion, Laurence Vielle invite les poètes belges Gioia Frolli, David Giannoni, Vincent Tholomé et Michaël Vandebril pour fêter ensemble le nouvel an poétique. Dés 15h, en accès libre sur la mezzanine, ils vous chuchoteront leurs poèmes. Puis à 17h, en salle claire, ils vous concocteront deux heures chaudes et enflammées sur une scène poético-belge, dans un jam musical et poétique.

Les réfugiés ont des droits mais leur liberté de circuler est constamment entravée. On voit apparaître partout dans le monde des camps de plus en plus nombreux dont on ne sait pas s’ils protègent ou enferment… À travers des lectures de et par l’écrivain Laurent Gaudé et une rencontre-débat avec l’ethnologue Michel Agier, la juriste Claire Rodier du Gisti et Laurent Gaudé, le festival reviendra sur l’état des lieux de l’« encampement » du monde : quels sont ces camps ? qui les gouvernent ? quelle participation de l’Europe et de la France ? et surtout, quelles conséquences pour les personnes qui s’y trouvent ?

Comment sommes-nous sujets dans notre travail ? C’est sur ce thème que le compositeur Nicolas Frize propose une soirée aux Métallos. Dans un espace atypique, vous assistez à des séquences musicales, des extraits de films, des témoignages, des projections d’images et d’ambiances sonores, des bruits qui courent, des mots qui parlent… Le monde du travail est abordé de façon tout à fait singulière.

« Je vais évoquer cette folie argentine et toutes ces personnes emportées par la violence. Je me suis enfin décidée parce que […] qu’il ne faut pas oublier les survivants », dit Laura Alcoba dans son roman Manèges – Petite histoire argentine (2007) adapté ici sous le titre La Maison des lapins. L’auteure nous raconte du haut de ses 7 ans la terreur de la dictature, le drame d’un pays, le silence dans lequel elle était murée. La lecture d'extraits de son roman est suivie d'une rencontre avec l'auteure et Clara Bauer, metteure en scène.

« La Mate », c’est la Mater, la Mère avec un M majuscule, contrepoids au « Pate », le Pater : en l’occurrence, les parents de la comédienne Flore Lefebvre des Noëttes, familière des grandes scènes théâtrales françaises. Seule en scène, elle raconte, joue, revit son enfance avec une profonde humanité qui permet à chacun de s’identifier.
 

Dans le cadre de Nouvelles Zébrures, l’auteur et comédien comorien Soeuf Elbadawi propose l’histoire d’un cousin disparu, d’un pays de cadavres-debout, d’un archipel à la dérive. Un récit tout en fragments, écrit depuis l’entrée nord du Canal de Mozambique, au rythme de l’idumbio — tradition comorienne de la complainte de deuil — en hommage aux victimes du tristement célèbre Visa Balladur.

Elsa Solal nous donne sa vision de cette figure idéale du féminin. Ici, Marilyn rêve de jouer Shakespeare, Roméo et Juliette, ici Marilyn est loin de l’image glamour qu’on lui associe, ici l’auteure nous livre une autre vérité sur celle que l’on croit tous connaître.

La Maison des métallos et les Éditions Bruno Doucey vous convient à découvrir et à entendre quelques-unes des auteures publiées par cette maison d’édition, exclusivement consacrée à la poésie.

Elsa Solal s’empare d’un moment historique et politique décisif à travers l’intimité de Hannah Arendt et Martin Heidegger et tresse avec virtuosité un dialogue entre ces deux grandes figures. La lecture du texte par les comédiens Annie Perret et Philippe Morier-Genoud sera suivie d'un débat avec l'équipe artistique et Laure Adler, auteure d'une biographie de Hannah Arendt.

Pour la troisième année, la Maison des métallos et Nouvelles Zébrures, une manifestation organisée par la Maison des auteurs du festival des Francophonies en Limousin, vous proposent de découvrir un texte contemporain mis en lecture par Gérard S. Cherqui. Cette année, trois membres de L’Oiseau-Mouche liront le texte Outrages ordinaires de la scénariste et auteure suisse Julie Gilbert : un texte-poème sur les conditions des migrants clandestins, interrogeant nos forteresses et nos replis.

Dans le cadre de la Journée des violences faites aux femmes, l'auteure Elsa Solal, en résidence à la Maison des métallos, propose une lecture de sa pièce sur la violence au quotidien.