Sergio Grondin est «rakontér», ou conteur, suivant la langue, français ou créole : il raconte les vies, les gens de son pays, l’île de La Réunion. Dans ce spectacle intitulé Kok Batay, c’est l’histoire d’un sans-nom, d’un sans-mémoire, à travers laquelle il raconte la violence qui a hanté son île et imbibé chacun de ses souvenirs. Kok Batay est une (auto)biographie romancée, une esquisse de généalogie familiale, un récit où petites histoires de familles et grandes tragédies s’entremêlent pour donner corps à une douloureuse vérité. L’enfant grandit sans père : ancien boxeur, c’est une gloire, enfin c’était, il est devenu fou à la naissance du petit. Pourquoi ? comment ? personne ne veut en parler, pas même sa mère. Alors il ne reste plus qu’à grandir dans l’absence, dans l’amnésie de sa propre histoire, à fantasmer la mythologie paternelle, grandir ou essayer. Comment refuser cet héritage et comment se construire au-delà des cicatrices ? Comment échapper à la violence quand elle est si profondément inscrite en soi ? En faisant appel à un musicien électro et hip hop et un metteur en scène de théâtre, Sergio Grondin évite les images d’Épinal sur la Réunion et sur l’art du conte…

"Par la portée à la fois personnelle et universelle de cette histoire, qu’il fait revivre, interprétation [de Sergio Grondin] se révèle d’une grande justesse."
Un fauteil pour un orchestre, 4 juin

"Sergio Grondin nous conte une traversée partagée entre amour perdu et haine persistante. Une énergie époustouflante se dégage de cette scène habitée par ce superbe et émouvant comédien."
Mediapart, juillet 2013

"Sergio Grondin, conteur réunionnais, a servi avec beaucoup de justesse et d'émotion Kok Batay, un texte fort mêlant vengeance et filiation, (dés)espoir et rédemption, violence et abandon."
Dimanche Ouest France