Igishanga
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Igishanga est un projet singulier, né du besoin de mise en théâtre qui s’impose à la comédienne et metteure en scène Isabelle Lafon à la lecture du livre de Jean Hatzfeld Dans le nu de la vie – Récits des marais rwandais (prix France Culture 2001). Jean Hatzfeld a longuement écouté des rescapés du génocide au Rwanda et rassemblé leurs récits très personnels. Isabelle Lafon a retenu ceux de deux jeunes femmes : Sylvie Umubyeyi, assistante sociale, et Claudine Kayitési, agricultrice. Comment faire entendre cela au théâtre ? Isabelle Lafon prend le livre, commence à lire, le referme et peu à peu, trouve leurs voix, leurs accents, leurs gestes, leurs rires, leur pudeur bouleversante, pour les convoquer avec douceur et tendresse sur le plateau. La comédienne est tour à tour la douleur face à la mort et la gaîté d’être en vie, la solitude et la tristesse, elle incarne les questionnements de ces survivantes qui ne comprendront jamais pourquoi leurs voisins, du jour au lendemain, se sont mis à les massacrer méthodiquement. Isabelle Lafon reprend ici ce texte une dernière fois, l’année du vingtième anniversaire du génocide. Un spectacle donc, bien loin du spectaculaire, qui nous renvoie à ce moment de l’histoire du Rwanda et paradoxalement, de façon intime, à nous-mêmes.
Extraits de presse
Ce spectacle offre l’exemple fascinant, presque miraculeux, d’une transposition maîtrisée. On admire d’autant mieux le travail d’Isabelle Lafon que tout son jeu paraît improvisé, léger, vivant.
Frédéric Ferney – Le FigaroSoudain elle se décide. Elle referme le livre lentement. Elle plonge. Une sorte de miracle s’accomplit. Avec sa voix seule, les mots de sa propre langue et quelques gestes de la main, Isabelle Lafon parvient à restituer le lent parler sinueux et pacifique du pays des mille collines.
Daniel Conrod – TéléramaUn projet d’une singularité et d’une force inouïe.
Jean-Pierre Han – Témoignage ChrétienLes deux femmes, devenues grâce à elle personnages, apparaissent, dans cette mise en scène d’une grande sobriété, non plus en victimes silencieuses mais en figures héroïques.
Le MondeDeux paroles. Deux voix, tantôt filet, tantôt flot. Entre l’horreur et la vie à nouveau possible. Impressionnant.
Mathilde de la Bardonnie – LibérationEntre les propos lents, diction emblématique d’un processus laborieux, la gorge d’une femme se serre. On craint le sanglot, il est ravalé pour le silence.
Aude Brédy - L’Humanité -
texte tiré du livre de Jean Hatzfeld Dans le nu de la vie - Récits des marais rwandais (éditions du Seuil)
spectacle conçu et joué par Isabelle Lafon
avec la collaboration de Daniel Schémann
et la voix de Léonard Binama
lumières Marion Hewlett, Patrice Lechevallier
production Taggama
coproduction Maison des métallos
en partenariat avec L’IRIS (CNRS / EHESS /INSERN / UP13) et le TEPSIS -
18 > 23 novembre
du mardi au vendredi > 20h
le samedi > 19h
le dimanche > 16h
durée 1h05
tarif spectacle
tous publics à partir de 15 ans
Dans le cadre de
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Femmes et violence
À partir de la mi-novembre, la programmation sera traversée par ce sujet. Une exposition, des spectacles de théâtre et de danse, des soirées pour débattre : des points de vue divers, des regards d’artistes et d’intellectuels, des débats ouverts, pour un sujet aussi complexe qu’omniprésent……
Autour du spectacle
Rencontre
avec Isabelle Lafon et Jean-Louis Comolli, réalisateur
jeudi 20 novembre > à l’issue de la représentation
Atelier Théâtre
Isabelle Lafon propose un atelier sur sa démarche. Jusqu’où l’art du théâtre peut-il nous emmener ?
samedi 22 novembre > 14h > 16h
gratuit sur inscription pour les spectateurs d’Igishanga