Comment filmer la révolte ?
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À l’occasion de la sortie du livre-DVD Je t’ai dans la peau de Jean-Pierre Thorn dans la collection « Cinéma hors capital(e) », les éditions commune, le collectif Film flamme, Périphérie et la Maison des métallos s’associent pour une soirée spéciale du festival Les Rencontres du cinéma documentaire (du 7 au 17 octobre au cinéma Le Méliès à Montreuil) hors les murs.
Jean-Pierre Thorn tourne son premier documentaire en 1968, au cœur de l’usine occupée de Renault-Flins : Oser lutter oser vaincre, Flins 68 demeure un exemple du cinéma militant. En 1969, il choisit de devenir ouvrier à l’usine métallurgique Alsthom de Saint-Ouen. Neuf ans plus tard, il décide de revenir au cinéma et réalise le documentaire Le Dos au mur pour témoigner de l’intérieur sur la grève chez Alsthom. La fiction Je t’ai dans la peau (1990) raconte le destin étonnant d’une femme, religieuse puis dirigeante syndicale, se suicidant au lendemain de la « victoire » de la gauche de 1981. Il réalise trois films devenus emblématiques sur le mouvement hip hop : Génération Hip Hop, Faire kiffer les anges et On n’est pas des marques de vélo.
Il signe un nouveau film-manifeste en 2011 avec 93, la belle rebelle, qui brosse 40 années de résistance musicale en Seine-Saint-Denis.
lundi 13 octobre
entrée libre, réservation conseillée-> 18h
PROJECTION
LE DOS AU MUR
documentaire de Jean-Pierre Thorn (France, 1979, 107 min)-> 20h
PROJECTION
JE T'AI DANS LA PEAU
fiction de Jean-Pierre Thorn (France, 1989, 120 min)-> 22h
RENCONTRE
avec Jean-Pierre Thorn, réalisateur, Laura Laufer, critique de cinéma, Martine Derain, éditrice du livre-DVD, Richard Copans, réalisateur et producteur
animée par Raphaël Yem, journaliste à MTVorganisé en partenariat avec les éditions commune, le collectif Film flamme et Périphérie
Dans le cadre de
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Les Mondes du travail
Durant 50 ans les murs de la Maison des métallos ont abrité l’activité de centaines de travailleurs manufacturiers qui produisaient des instruments de musique. Durant plus de 60 ans ce fut le rendez-vous d’autres travailleurs, syndiqués, militants, ceux de la métallurgie. Aujourd’hui établissement culturel de la Ville de Paris, dont le projet s’inscrit dans l’esprit de transformation sociale qui a marqué son passé, l’univers du travail s’impose logiquement, sensiblement. Le monde du travail s’est atomisé, comme la classe ouvrière dont nous parlent Robert Guédiguian et Jean-Pierre Thorn. Il reste des humains malgré tout, confrontés à la nécessité du travail, y trouvant parfois consolation comme cet homme cambouis que nous raconte Permafrost, y trouvant même des formes de réalisation personnelle comme Nicolas Frize nous invite à le découvrir.