Brigitte est autiste. Au début des années 90, elle prend le pinceau pour faire éclater en couleur sur la toile, la souffrance qu’elle n’arrive pas à énoncer car trop écrasée par la société. Ce qu’elle produit étonne son entourage. En 1996 a lieu une première exposition. On en compte plus de soixante aujourd’hui. Son regard décalé sur le monde, son expression comme un mode de survie, sa sensibilité exacerbée, sont une mine d’invention, de création, mêlant le poétique à l’artistique. Brigitte est autiste, elle est peintre aussi. Sa sensibilité est exceptionnelle, elle s’exprime à travers une technique élémentaire. Son œuvre relève d’une quête intérieure. Brigitte se construit dans et par la peinture. Son parcours de vie, son parcours artistique, sont matière à penser pour ceux qui se questionnent tant sur l’autisme que sur l’art. Viendront ensuite les classificateurs, qui tenteront de résorber l’indécence de l’expression en fabriquant leur table de Mendeleev artistique. Ici les bruts, à gauche les singuliers, à droite les naïfs, etc. Dans quelle case mettront-ils Brigitte ? Elle s’en fiche. Nous aussi. À 50 ans, Brigitte est peintre.

Retrouvez l'exposition Je signe Brigitte à La Parole errante à Montreuil
jeudi 10 -> dimanche 13 mars