communiqué
« Je pense qu'il est nécessaire d'exprimer ici toute la nuance avec laquelle j'ai choisi d'aborder ce sujet. » François Sauveur
« Madame, Monsieur,
j'écris ces lignes avec le sentiment que ma démarche artistique autour du projet En attendant le jour est à ce stade mal comprise. Je pense qu'il est nécessaire d'exprimer ici toute la nuance avec laquelle j'ai choisi d'aborder ce sujet.
Ce spectacle conçu à partir du témoignage et de l'expérience de mon père, le docteur Luc Sauveur, n'est pas une tribune faisant l'apologie de l'euthanasie. Nous ne sommes pas des porteurs de drapeaux !
Il s'agit d'un témoignage, celui d'un homme de terrain, confronté à la fin de vie et aux maladies graves de manière permanente. La question posée est celle du droit de pouvoir choisir, dans un état de souffrance extrême, et dans un cadre strictement défini par la loi, de mettre un terme à une existence devenue insupportable. Pas question de généralisation, ni de banalisation, on parle ici de liberté individuelle, de respect et d'empathie.
La pièce est un hymne à la vie qui s'articule entièrement autour de relations humaines très profondes.
Nous racontons trois histoires de patients que mon père a accompagné dans leur fin de vie.
Certains sont morts par euthanasie, d'autres pas. C'est le récit de leur cheminement, à travers leur personnalité et la manière dont ils ont voulu mener leur vie.
On suit également l'évolution du médecin, il nous raconte sa démarche, ce qui l'a amené à pratiquer l'euthanasie pour la première fois, le bouleversement que cela a représenté, sa remise en question sur sa place de soignant, sur sa place d'homme.
La question Manichéenne du "pour ou contre" s'efface au profit d'une réalité bien plus complexe, celle du supplice et du désespoir de personnes singulières, propulsées par un accident de la vie, ou par une maladie incurable, dans une situation si pénible que la mort leur apparaît désormais comme la seule possibilité de se libérer de leur enfer.
Celle d'une médecine qui reconnait ses limites, et de soignants qui acceptent d'écouter, d'entendre et de procéder en accord avec la loi, à ce qu'ils ressentent alors comme le dernier soin qu'ils peuvent encore offrir au patient. Rappelons que le pourcentage de patients qui meurent par euthanasie en Belgique après 15 années de dépénalisation est de 2%.
Comme le dit mon père dans le spectacle : « Le concept de la dignité est personnel à chacun, et je crois que c'est important de respecter cela ».
À l'heure ou le débat se retrouve une fois de plus au coeur de l'actualité française, "En attendant le jour" est l'occasion d'appréhender ces questions si délicates au travers d'une réalité concrète, à parler de la vie tout en osant aborder la mort, et une invitation à voyager au coeur des questions les plus fondamentales de notre humanité. »
François Sauveur
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En attendant le jour
De tout temps, l’humain a cherché à comprendre pourquoi la vie qui lui était octroyée lui serait ôtée un jour. Malgré les réponses que nous avons façonnées pour nous convaincre que la mort ne pouvait être un terminus en soi, le mystère demeure entier et nous continuons pour la plupart à esquiver la pensée de l’ultime départ. Il est cependant inscrit dans le noyau de nos vies et de nos choix. François Sauveur, auteur, acteur, compositeur et metteur en scène, aborde ici la délicate thématique de l’euthanasie, envisagée du point de vue du malade mais également de celui du médecin y recourant.