Biennale internationale des arts de la marionnette (BIAM)
Festival incontournable de la marionnette contemporaine, la BIAM présente du 9 mai au 2 juin la richesse et la créativité d’un art qui ne cesse de se renouveler. Venus d’Europe ou d’Amérique, les marionnettistes déploient des trésors d’ingéniosité et s’engagent sur des questions de société. Un événement unique qui démontre une fois encore que la marionnette et le théâtre d’objets sont de formidables outils pour dire, voir et représenter le monde. Coproduite par Le Mouffetard – Théâtre des arts de la marionnette, la Ville de Pantin et la Maison des métallos, la BIAM s’y installe du 9 au 14 mai avec huit spectacles et une exposition.
Axe
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Disons-le tout net, le monde déraille, c’est officiel. Tandis que tout se décompose autour de lui, un couple de riches décadents s’accroche à ses privilèges et s’épuise à se maintenir debout. Dans ce ballet aussi absurde que décalé, leurs corps tentent de maintenir coûte que coûte une image glorieuse, désormais faite de simulacres. Et peu à peu, les dialogues de ce huis clos bourgeois perdent leur sens et se transforment en un jargon chaotique et jouissif… Agnès Limbos vient du théâtre d’objets, Thierry Hellin du théâtre de texte ; ensemble, les deux Belges passent par l’alchimie réjouissante du langage corporel pour dire l’épuisement du monde et de la pensée…
Rhinocéros
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Un matin dans une petite bourgade ordinaire, un rhinocéros traverse la place du village et tue un petit chat. La ville est très vite envahie par d’autres rhinocéros : la « rhinocérite », un mal inconnu, frappe subitement tous ses habitants. Cette pièce d’Eugène Ionesco évoque une terrible épidémie qui s’empare des individus : l’uniformisation de la pensée, terreau nécessaire à tout fanatisme. Dans cette mise en scène d’Isabelle Matter pour marionnettes et acteurs, les pantins font peu à peu de l’ombre aux manipulateurs et le rapport de force s’inverse. Avec son humour féroce et sa poésie absurde, la pièce questionne avec virulence les mécanismes de la montée du totalitarisme, quel qu’il soit.
Théâtre de papier
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Héritière d’une dynastie de quatre générations de marionnettistes, fabricants de castelets depuis 1896, Cécile Briand a imaginé cette exposition faite de petits théâtres de papier. Nés au xixe siècle, ces théâtres à l’italienne miniatures permettaient de rejouer pour la famille, les amis ou les voisins quelques morceaux choisis de la pièce de théâtre que l'on venait de voir et dont on pouvait acquérir les modèles à découper. Cécile Briand propose une visite de l’exposition au cours de laquelle elle crée des formes éphémères.
Autour du spectacle
Atelier parent-enfant "Silhouettes en jeu"
Cécile Briand propose un atelier pour les 7 à 12 ans accompagnés d’un adulte. Vous jouerez avec une silhouette en carton à votre taille et explorerez des rencontres insolites, poétiques et ludiques.
samedi 13 mai -> 14h > 16h
tarif 30 euros incluant une place adulte et une place enfant pour À2pas2laporte le 13 mai à 16h
à2pas2laporte
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Sur le plateau, un grand mur. Dans le mur, il y a une porte. Imposante, inquiétante. Pourtant, il va bien falloir l’ouvrir. Se résoudre à franchir le pas, à quitter son environnement familier pour se confronter à un inconnu fantasmé. En un mot : grandir. Un passage de l’autre côté du mur qui ne se fera pas sans une âpre négociation avec soi-même. Et tous les moyens sont bons pour retarder le moment fatidique ! Laurent Fraunié s’adresse aux publics avec les codes de l’image. En lien avec l’objet, la matière ou encore la marionnette, le collectif Label Brut fait confiance à la magie majuscule des objets minuscules.
Découpages
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Inspiré par des artistes comme Picasso ou Matisse qui se nourrissent de l’enfance dans chacune de leurs œuvres, l’italien Alessandro Libertini raconte des histoires avec ses ciseaux. Sans prononcer un mot, il entraine les jeunes spectateurs dans son atelier et les plonge dans l’univers du Vaillant soldat de plomb. Ce jeu manuel, servi par des effets d’ombres et de lumière et une partition sonore où se mélangent mélodies au piano et bruit de papier froissé, colore tout en finesse la rêverie des petits et des grands.
Le Retour à la maison
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Le général inspecte le champ de bataille et réveille les morts. Ils se mettent au garde-à-vous : la revue des soldats tués dans la bataille commence. « Nous sommes les gazés, à vos ordres ! Vive la patrie ! Nous sommes les enterrés vivants, à vos ordres ! Vive la terre de la patrie ! ». Et de cette terre naissent les soldats, sous nos yeux et sous les doigts agiles de Gilles Blaise et Yannick Pasgrimaud. Sur une table transformée en champ de bataille, ils façonnent la glaise autant que le verbe du magnifique texte inédit du dramaturge roumain Matéi Visniec, écrit pour commémorer la guerre 14-18. Avec un humour féroce, la chair à canon devient pâte à modeler pour rejouer la guerre des tranchées…
le Pavillon des immortels heureux
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Faite de sons, d’ombres et de lumière, l’installation Le Pavillon des immortels heureux déploie un mystérieux orchestre. Dans l’obscurité, de délicats automates entourent les spectateurs. Ils prennent vie et produisent à leur tour des sons percussifs sous l’impulsion de basses fréquences inaudibles. Muées par cette force invisible, les figurines, papillons ou animaux fantastiques, projettent leurs ombres vibrantes, animant ainsi une ravissante fable poétique sur la vivacité de la nature.
Max Gericke ou Pareille au même
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Pour subvenir aux besoins de sa famille, Ella Gericke usurpe l’identité de son mari, Max, décédé d’un cancer. Il était grutier, un travail solitaire dont elle avait observé tous les gestes. Entourée d’étranges mannequins, la jeune veuve raconte sa fascinante stratégie de survie qui l’a conduite à sacrifier toute sa vie à son travail. Ce texte du dramaturge allemand Manfred Karge, mis en scène par Jean-Louis Heckel, est inspiré d’un fait réel dans l’Allemagne oppressante des années 1930/40. La sphère intime et la dimension politique de l’existence se fondent ensemble dans une écriture poétique et brute qui s’élève contre le conformisme social, le machisme ordinaire et l’aliénation au travail qui nie l’individu jusque dans sa sexualité.
Shtsryhzyhzyhzyhtj
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Ce ciné-concert est est une expérience visuelle et sonore unique pour toute la famille ! Il est né de la rencontre de deux univers, celui de Gregaldur et celui du cinéaste russe Garri Bardine. Le premier est musicien, adepte d’instruments et de musiques bricolées, de matériel et techniques vintages. C’est naturellement qu’il met en musique devant nous les films du second, autre bricoleur de génie et maître du cinéma d’animation primé à Cannes. Dans ses courts-métrages, il utilise de drôles d’objets : pâte à modeler, fil de fer, allumettes, ficelles et bien sûr des poupées pour des histoires aussi burlesques que sérieuses, que ce soit pour aborder le racisme au pays des cocottes en papier ou un conflit dans une armée d’allumettes qui finit… en incendie.